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Par Aissa HIRECHE

Publié pr L'Expression du 09/03/201

Lorsqu’on est devant des rendez-vous importants pour le devenir du pays, la moindre de choses c’est d’accrocher les discours inutiles aux porte manteaux et tenter de se rendre utile.

Nous sommes en mars 2014, c’est-à-dire à une jetée de pierre du scrutin qui coïncide avec le 60ème anniversaire du déclenchement de la révolution et donnera , peut-être, au pays son 10ème chef d’Etat et son 6ème président de la république alors que certains responsables de partis ne trouvent pas mieux que de nous réciter un discours tout juste bon pour le musée du militantisme politique. Un discours où l’on vous entretient de tout sans que l’on vous dise quelque chose.

Il ne s’agit pas de juger ici des intentions des uns et des autres parce que les peuples ne vivent pas d’intentions, mais plutôt de rendre compte de certaines attitudes qui, pour le moins que l’on puisse dire, désarçonnent et inquiètent.

Dans la vie, certes, tout n’est pas noir ou blanc et si la théorie du flou a eu le succès qu’on sait c’est parce qu’elle rend compte de réalité mieux que beaucoup d’autres, néanmoins, la veille d’élections aussi importantes pour le devenir du pays, lorsqu’on est un parti respectable, on ne peut pas se contenter de jouer sur les mots. D’afficher le gris comme couleur préférée pour ne pas avoir à dire blanc ou noir. Prendre le bâton par le milieu, comme disaient nos grands-parents, est une politique insuffisante voire irresponsable.

D’aucuns ont opté pour le soutien du quatrième mandat. D’autres ont opté pour le boycott des élections. Une troisième partie préfère manifester ouvertement son opposition dans des rassemblements… Tout cela a, au moins, le mérite d’être clair et l’on trouverait bien à chaque partie quelques raisons plus ou moins respectables.

Cependant, opter pour un « ni vote, ni boycott » c’est faire le choix d’un positionnement sinon étonnant, du moins, incompréhensible surtout lorsque cela vient de la part de personnalité respectées ou lorsque cela constitue la ligne de conduite de partis tout aussi respectables.

Tout d’abord, on ne peut être dans la nuit et le jour en même temps, ni en hiver et en été au même moment parce que les contraires s’excluent mutuellement et les antagonismes se repoussent. De ce fait on ne peut pas et ne pas voter et ne pas boycotter sachant que le boycott peut concerner le vote lui-même, c’est-à-dire s’abstenir de voter le jour du scrutin, comme il peut concerner la participation aux élections et signifierait dans ce cas s’abstenir de présenter des candidats.

Ensuite, un tel comportement ne peut pas servir la démocratie parce que, et tout le monde le sait, il n’a jamais plu de démocratie nulle part dans ce monde. Les démocrates militent pour l’instauration de la démocratie. Voter est un acte de démocratie, participer aux élections et un acte de démocratie, boycotter les élections est tout aussi un acte de démocratie. Mais ne pas boycotter et ne pas participer est un comportement qui ne peut se prétendre de la démocratie.

Parce que la démocratie est un aboutissement et non un point de départ, on ne peut, sous prétexte d’attendre la démocratie, ne pas prendre part au processus qui, à travers les participations et les boycotts justement, finira un jour par amener cette démocratie qui nous rend tant malades.

Il y a quelques jours, l’ancien chef de gouvernement Hamrouche avait adopté la même position ou plutôt la même non position qui, tout le monde le dit aujourd’hui, ne sert pas le pays. Aujourd’hui le FFS lui emboîte le pas et cela non plus ne sert pas le pays.

Du coup, on est amené à se poser certaines questions. Le FFS a-t-il vraiment la capacité de participer aux élections ? A-t-il un candidat valable à proposer après le retrait d’Ait Ahmed de la vie politique ? Et, bien sûr, de cette questions découlent tout un ensemble d’autres questions dont celle de la relève et celle liée au leadership dans nos partis politiques.

Une remarque s’impose aussi. Faire l’annonce après la clôture du délai de dépôt des candidatures signifiait déjà que le parti n’avait pas de candidat à présenter du moment qu’il n’avait ni retiré ni déposé de formulaires de signatures. Donc la seule autre nouvelle était « pas de boycott ».

En soi le « pas de boycott » n’est pas à remettre en cause, ce qui l’est cependant c’est le manque d’alternatives. L’absence d’alternatives. Pour un parti qui nous a habitués à mieux, il y a malheureusement lieu de constater que, depuis quelques temps déjà, les choses vont de façon de moins en moins claire. Et là, on pose l’autre question : Le FFS est-il encore capable aujourd’hui de faire de l’opposition ?

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