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~~Par Aissa HIRECHE

Pour Bouteflika, on le sait, la campagne a commencé depuis longtemps. Mais pour Ali Benflis 6est-ce la campagne qui a commencé aussi ? Il y a tout lieu de le croire en tout cas au vu des déclarations et des sorties de plus en plus nombreuses de l’ancien chef de gouvernement. A l’occasion de la journée du 8 mars, le candidat aux présidentielles d’avril a eu une rencontre avec les journalistes. C’était l’occasion pour lui de faire quelques déclarations et de répondre à quelques questions. L’organisation de cette rencontre peut être considérée en effet comme un point positif dans le cadre de la recherche d’une visibilité plus grande et une occupation de plus en plus forte de l’espace politique par le candidat.

Hamrouche, Barakat et le FFS

A une question à propos des déclarations de Hamrouche, Benflis a simplement mentionné que «Hamrouche est un homme politique que je respecte mais je n’ai pas de commentaire à faire sur ses messages ». Belle esquive d’un sujet qui commence à diviser car il est clair que la dernière sortie de Hamrouche a été différemment appréciée par la société civile et par les partis politiques.

A propos du mouvement Barakat, cependant, Benflis déclare que « tout comme Barakat, mon programme politique pose les vrais problèmes tels que la démocratie, l’alternance au pouvoir et la fin du despotisme. Les deux démarches ont la même finalité ». Les paroles de Benflis auraient certainement gagné à être moins précipitées de ce côté-ci car, les choses étant ce qu’elles sont, la prudence est de rigueur d’autant plus que le système en place est bien malin et Benflis le sait bien.

Lorsqu’on est candidat à la présidence, on doit éviter de vouloir jeter au pouvoir en place toutes les pierres que l’on trouve sur son chemin. Barakat et Benflis ne mènent pas le même combat. S’il est vrai que chacun lutte à sa manière contre le pouvoir en place, et s’il est vrai que chacun essaie de mener au changement, il demeure toutefois que les intentions et les motivations de l’un et l’autre ne sont pas t ne doivent pas être totalement identiques. Quant à la position du FFS, Benflis dit la trouver tout à fait « objective ». Est-ce par soucis électoral ? Dans les deux cas cette réponse ne cadre pas avec la stature de candidat d’alternative car elle dénote une flagrante contradiction avec sa réplique concernant Hamrouche.

En effet, et tout le monde le sait Hamrouche et le FFS ont eu la même position qui se résume à « pas de participation et pas de boycott ». Comment peut-on éviter de répondre à propos de la même position une fois et la trouver totalement objective quelques secondes plus tard ? Une esquive était de rigueur là aussi d’autant plus que le non positionnement aujourd’hui pose problème pour la démocratie, cette démocratie pour laquelle Benflis dit avoir retroussé les manches.

La femme : thème porteur ?

Cette rencontre avec les journalistes était organisée à l’occasion du 8 mars et il était tout à fait naturel que le candidat à la présidentielle aborde le thème de la femme. Aussi annonça-t-il son intention de « créer un fonds public de garantie pour le versement des pensions alimentaires aux femmes divorcées en cas de défaillance du conjoint contre lequel l’État se retournera pour récupérer leur dû ». Sur le plan purement électoral, c’était une bonne initiative et un bon coup et nul ne pourrait trouver à en redire de ce côté-ci, néanmoins, il est extrêmement bizarre que la même proposition se retrouve dans la bouche du représentant du président sortant à l’occasion de la rencontre organisée pour les mêmes objectifs et pour la même occasion. En effet, dans son message adressé aux femmes, Bouteflika propose lui aussi la même chose : « Je demande au gouvernement d’instituer une pension pour les femmes divorcées » avait lu son représentant Mohamed-Ali Boughazi. S’il n’est pas étonnant que les deux candidats, chacun de son côté, se furent intéressés au thème de la femme à l’occasion du 8 mars, il est cependant plus qu’étonnant que l’on retrouve la même proposition chez l’un et l’autre et presque dans les mêmes paroles en plus. En effet, et alors que chez Benflis on constate la volonté « de créer un fonds public de garantie pour le versement des pensions alimentaires aux femmes divorcées en cas de défaillance du conjoint », on retrouve chez Bouteflika le désir « d’instituer un fonds destiné aux femmes divorcées ayant la garde des enfants mineurs confrontées à ces problèmes ». Cela ressemble à une bataille engagée pour la séduction, devraient-on dire, de la femme algérienne. Le souci électoral y est en première place bien sûr et cela prend l’allure d’une véritable lutte de territoires, une volonté de positionnement d’autant plus que la femme détient un poids au moins égal à celui de l’homme dans le du choix du futur président. Sur ce plan, il y a indiscutablement un avantage pour Benflis car Bouteflika avait eu jusque-là 15 ans pour faire une telle proposition alors qu’à Benflis elles ne peuvent le lui reprocher. La bataille électorale a donc commencé avant même la campagne !

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